[ Lille, le 11/07/09 ] Kristus Kut + Orryelle

Et ils sont rares ces concerts à Lille. Ce 11 Juillet 2009, grâce à l'association Nuit et Brouillard, c'est à de véritables performances qu'a assisté le publique de La Rumeur. C' était une première pour moi qui ai découvert ces deux projets quelques jours auparavant.

Kristus Kut

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Crédit photo : Morgane

Le concert débute avec Kristus Kut. Le décor est planté. Bougies, encens et couronnes de fleurs ; un étrange rituel avant le concert qui met déjà dans l'ambiance et qui ne présage d'ailleurs rien de bon. Le show commencera dans un jeu de percussions répété à intervalle régulier. Comme pour invoquer une entité dévastatrice qui, quelques minutes plus tard, s'emparera de l'homme et fera trembler tout le bâtiment. Et ça fonctionne. Il entre alors dans une espèce de transe qui nous absorbe vite à notre tour. Notre performeur est dans son élément. Comme possédé par sa propre musique. Des morceaux sur lesquelles je suis malheureusement incapable de mettre le moindre titre. Mais la magie opère. Il nous arrache littéralement de la réalité ambiante. Plus le set avance, plus nous entrons dans une transe vibratoire introspective, plus les basses se font lourdes, plus sol tremble, plus le performeur exalte de puissance. Jusqu'à arriver à un morceau, qui pour moi, sera l'apogée de cette messe qui penche en crescendo vers un noise très prononcé. Un morceau il y calera sa propre voix saturée à l'extrême. Et les frissons arrivent, la profondeur presque douloureuse du personnage a envahi toute la salle. Kristus Kut n'est plus là, il est ailleurs, en pleine délitescence et ne fait plus qu'un avec le flux sonore. Il y aura aussi ses fameuses guitares dont les cordes, frappées avec des baguettes de bois ; guitares dès lors délibérément détournées de leur usage premier. Viendra aussi ce morceau plus qu' insoutenable ( et c'est certainement le but de la manœuvre ) où le performeur muni d'une machette frottera les cordes de la guitare ce qui mettra nos sens à rude épreuve. Mais on reste là, à écouter. Effet garanti.
Au final et malgré quelques infimes dérapages sonores (ce qui est plus que normal dans un tel cérémonial), Kritus Kut nous a joué là une véritable absolution. Je dirais même presque un exorcisme qui nous prend au plus profond de nous même et pas ailleurs. C'est une acclamation que le publique lui donnera. Difficile de mettre des mots sur une telle performance car cette musique se vit plus qu'autre chose. Une aventure intérieure à voir et à vivre absolument au moins une fois dans sa vie.

Orryelle

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Crédit photo : ???

Après une plus ou moins longue attente, voici Orryelle qui s'installe. Cette seconde découverte, bien que relativement différente, fut tout autant époustouflante. C'est un sans faute dont nous avons eut droit. Un incroyable voyage ethno-sacré qui a été joué dans une cave de cette ville grisonnante qu'est Lille. Tout comme Kritus Kut ,je serais incapable de mettre un titre sur les morceaux. Mais est-ce vraiment important ? Car tout comme cet autre formation, Oryelle est un voyage introspectif qui se vit. Quand on parle d' Oryelle il ne faut pas ignorer la dimension spirituelle de la chose. Le rituel démarre avec un morceau joué au violon. Et le rythme est là. Il nous emporte et plongeons immédiatement dans l'ambiance. Au travers ses chorégraphies, ses samples ambient, ses musiques toutes aussi sacrées les une que les autres, Oryelle nous emmène là où bon lui semble. La magie opère également. Bien que les sons étaient pré-enregistrés, ce n'était pas un problème, car le personnage était là ; et quand il ne s'exaltait pas seul dans ses danses typiques, il luttait et combattait majestueusement avec cette image fantomatique féminine projetée contre une toile blanche. Une parfaite synchronisation, un vrai symbiose ; à tel point qu'on aurait cru l'image projetée tout à fait réelle. Derrière ce voile, elle était là. Des chorégraphies tout à fait fascinantes. Une voix à la hauteur de ce que réclame l'envoutement d'une telle entreprise.
En ce qui me concerne, Oryelle m'a fait voyager. Voyager vraiment au bout du monde dans un univers spirituel parfois sombre mais bien réel. Et je suis ressorti de là conquis et navré de ne pas avoir pu acheter un de ses magnifiques dessins.

Bilan un concert comme il y en a (trop) peu à Lille et pour ce prix surtout. Merci encore à Nuit et Brouillard qui se démène pour organiser des évènements différents de ce qu'on peu trouver d'habitude dans cette ville.


Evil Twin

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