Aarktica - No solace in sleep

"These hours grow longer as it gets later, and morning becomes an impossibility. As if inching toward infinity. As if morning, a living breathing entity, slowly weeping and dragging away at a snail's space. Pulling itself up on the shores of space and time, to breathe life again. To see stars again".


Il est certain qu'après avoir arpenté de mes yeux ces quelques mots déposés à l'intérieur de la jaquette, le désir de noyer ma résidence sous les compositions de Jon de rosa m'envahit entièrement. Je laisse la galette se faire avaler par mon lecteur, ferme les yeux et plonge dans l'univers glacial de "no solace in sleep".
A l'écoute de cette oeuvre il est formel de constater que le travail sur le son relève presque du génie, singulièrement lorsque son père a les capacités auditives à la limite du néant... Ce disque signé chez Silber records (Norther Valentine, Remora, Mwvm ) marque l'amorce d'un potentiel créatif encore inexploité, le début d'une série de six Albums/Eps.
Si bien des compositions ambiantes incitent à la méditation, aux rêves, à onirisme ou à la relaxation, celles présentées ici se situent aux antipodes (exception faite pour la piste intitulée The ice) mais vous embarquent vers un voyage, au coeur d'un sommeil désaxé.
L'oeuvre débute sur Glacia, piste qui nous immerge dans cet univers si singulier, dans un ambient/drone ponctué de notes de guitare éparses et cristallines, tout semble paisible . L'expédition continue sur le morceau Indie, plus rythmé que son prédécésseur et pointillé par des craquements, de lourds heurts sonores, les sons se déforment ; l'immixtion d'un malaise dans la figuration son/représentation se fait sentir. L'effet d'écho prend une place prépondérante dans les compositions suivantes et soudain, un étouffement... Nous sommes transportés dans cette terre froide, sans vie, le son se cristalise, se fige, il fait froid, le vent vibre dans une caisse de résonnance. Nous sommes arrivés à destination ( inebria ).
Le chauchemard s'estompe peu à peu pour pour aboutir vers une composition moins minimaliste, les guitares s'envolent et apportent un brin de chaleur (Welcome home) avant de nous replonger dans les abysses, fosse océanique immuable.


Difficile de poser un genre musical sur ce que Jon de rosa nous propose ici, l'oeuvre se compose d'un ambient/Drone, vient s'agrémenter de touches Dark ambient et embrasse parfois des sonorités Post rock.
Véritable chef d'oeuvre du 5ème Art (n'ayons pas peur de le dire). Grands fanatiques de musique underground que vous êtes. Il serait préjudiciable à votre CDthèque de ne pas la compléter avec cet album. Artiste similaire : Irezumi ( Snowblood records).


Thibault.



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PLAYLIST :


1. Glacia
2. Indie
3. Elena
4. You Have Cured A Million Ghosts From Roaming In My Head
5. Inebria
6. The Ice (Feels Three Feet Thick Between Us)
7. Welcome Home
8. I Remember Life Above The Surface

Loscil - Goodbye Morning

Une petite vidéo pour parler de Loscil, un projet outre-atlantique particulièrement intéressant créé par Scott Morgan. Des effluves d'un drone/ambient mélodique très envoutant qui doit convaincre assez facilement les amateurs du genre. Son dernier album "Strathcona Variations" sorti en 2009 chez Ghostly International est un petit bijoux hautement recommandable dont il me tarde de venter les mérites ici même.





Scott Morgan a aussi un blog où notamment il publie ses photos qui méritent aussi un petit coup d'œil soit dit en passant.

Stars of the lid - And their refinement of the Decline

Et voilà nous sommes dimanche, le blog reprend du service, il y a deux jours je reçois une boite en carton par mon homme en costume bleu préféré. J'ouvre et là...Surprise! Je tente de rester flegmatique mais impossible, je jubile. Le septième album de stars of the lid se tient sous mes yeux et se présente comme son prédécesseur, sous la forme d'un copieux double CD fort de deux heures de musique. Composé par les illustres Adam Wiltzie (The dead texan) et Brian Mcbride. Toujours signé chez KRANKY dont la qualité du catalogue n'est plus à constater, cet album constitue la centième référence de ce label. Accrochez vos ceintures, And their refinement of the Decline est une oeuvre colossale (nous allons essayer de rester purement objectif, je dis bien essayer) permettant sans conteste un voyage vers un océan sonore des plus éthéré/passionnant. Adeptes d'une musique ambiante et de nappes aux intensités variées, nos deux acolytes seront accompagnés ici d'une poignet de musiciens (clarinette, trompette, harpe, violoncelles ect). Naissent alors des compositions drones et minimalistes prodigieuses, les sons s'amplifient, s'envolent et disparaissent pour ne laisser que des bribes sonores discrètes à l'écoute mais on ne peut plus fortes émotionnellement (le sublime Tippy's demise). De l'angoisse à l'apaisement, des tourments à la catharsis, And their refinement of The Decline vous propose ici une pléthore de tonalités fluctuantes.



Il reste difficile de reprocher au duo états-unien de ne pas proposer une oeuvre foncièrement différente de ce qu’ils réalisent depuis une douzaine
d’années (voire également un peu trop homogène). Mais n'avez vous pas toujours aimé les petits plats de grande maman? Pourquoi changer une recette qui marche toujours aussi bien? Dans sa globalité, l'album est un monument sonore indispensable. Fanatiques de Labradford, Belong, The dead texan voire même de Hammock, cette musique est faite pour vous. De plus le digipack 6 panels, les deux CD ainsi que la pochette sont de toute beauté. Alors pourquoi s'en priver?



Thibault.



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